Nous nous retrouvons pour cette veillée au reposoir pour entourer Jésus Eucharistie de notre amour et accompagner le Christ en son agonie à Gethsémani.
Nous sommes face à cette mosaïque du Sacré Cœur de la Basilique ND de Montligeon où Jésus nous montre son Cœur, entouré de différents saints et saintes qui ont eu particulièrement une dévotion au Cœur de Jésus : St Bernard de Clairvaux, St Jean Eudes originaire de notre diocèse, Ste Marie Madeleine, et à droite : Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, St Jean le disciple bien aimé qui reposa sa tête sur la poitrine de Jésus au cours de la Cène et Ste Marguerite Marie.
- Ecoute de la Parole de Dieu :
Évangile selon saint Marc (14, 32-38)
Ils parviennent à un domaine du nom de Gethsémani, et il dit à ses disciples : « Restez ici tandis que je prierai. » Puis il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à ressentir effroi et angoisse. Et il leur dit : « Mon âme est triste à en mourir ; demeurez ici et veillez. » Étant allé un peu plus loin, il tombait à terre, et il priait pour que, s’il était possible, cette heure passât loin de lui. Et il disait : « Abba, Père, tout t’est possible : éloigne de moi cette coupe ; pourtant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » Il vient et les trouve en train de dormir ; et il dit à Pierre : « Simon, tu dors ? Tu n’as pas eu la force de veiller une heure ? Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l’esprit est ardent, mais la chair est faible ».
- Jésus disait à Ste Marguerite Marie : ” En réponse à mon empressement à leur faire du bien, les hommes n’ont que froideur et rebut… Toi du moins, console-Moi en suppléant à leur ingratitude… »
De St Jean Paul II : « l’Église recherche sans cesse cette heure perdue dans le Jardin des Olivier, perdue par Pierre, Jacques et Jean, pour réparer cette désertion, et cette solitude du Maître qui a accru sa souffrance. Il n’est plus possible de replacer cette heure dans son identité historique. Comme telle, elle appartient au passé, demeurant à jamais dans l’éternité de Dieu. Toutefois, le besoin de la retrouver est un besoin des cœurs, de ceux qui vivent en profondeur le mystère du cœur de Dieu. Et Jésus nous permet en quelque sorte de le retrouver continuellement dans cette heure écoulée et irréversible, humainement parlant, et, comme jadis, il nous invite aujourd’hui à prendre part à la prière de son cœur qui embrasse toutes les générations d’hommes. » (Karol Wojtyla-Jean-Paul II, Le signe de contradiction)
- Dans un temps de silence, nous offrons notre présence pleine d’amour en consolation de Jésus qui est si souvent laissé seul, abandonné des hommes, abandonné dans les tabernacles de nos églises, en consolation pour toutes les fois où nous aussi nous lui avons manifesté de la froideur ou de l’indifférence , particulièrement au cours de la célébration eucharistique, pour nos communions reçues sans ferveur…Que notre présence ce soir console le Cœur de Jésus pour toutes les ingratitudes qu’il reçoit, et répare tout particulièrement les blasphèmes, les sacrilèges et les profanations dont il est l’objet à travers le monde et en augmentation dans notre pays.
- De Ste Marguerite Marie à propos de l’agonie à Gethsémani
« Il me dit amoureusement : – C’est ici où j’ai plus souffert qu’en tout le reste de ma Passion, me voyant dans un délaissement général du ciel et de la terre, chargé des péchés de tous les hommes… Il n’y a point de créature qui puisse comprendre la grandeur des tourments que je souffris alors. » (Marguerite-Marie)
De St Jean Paul II : La véritable étendue de la Passion vécue au Jardin des Oliviers restera à jamais ignorée, même des disciples qui se sont d’ailleurs assoupis. C’est une Passion intérieure, une souffrance spirituelle, impossible à comparer avec quelque souffrance humaine, serait-elle vécue par un saint. Nous devons avoir devant les yeux tout le mystère du Fils, vrai Homme, pour être capable de nous faire une petite idée de l’étendue de ses souffrances, sous la sobriété des mots apportés par les Évangélistes : « Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ».
- Nous intercédons pour toutes les personnes accablées de très grande souffrance. Confions-les ce soir au Cœur de Jésus qui s’est chargé du poids de toutes nos maladies, de toutes nos souffrances, de toutes nos agonies.
- Litanie de compassion entrecoupée du refrain
Refrain O Dieu Saint, O Dieu saint fort, O Dieu saint Dieu fort immortel, prends pitié de nous.
1– Pour les pauvres et les sans-abris, nous Te prions…
2- Pour tous ceux qui sont en prison, nous Te prions…
3- Pour les prisonniers de l’alcool et de la drogue, nous Te prions
4- Pour les prostitués(es) et tous ceux qui sont enchaînés par le vice, nous Te prions
5- Pour les victimes de la guerre, du terrorisme et de toutes formes de violence, nous Te prions
6- Pour les victimes d’épidémies, de catastrophes naturelles ou de famines, nous Te prions
7- Pour ceux qui sont calomnié, torturé ou persécuté à cause du Christ, nous Te prions
8- Pour ceux qui s’égarent dans les idéologies mensongères et aliénantes ou dans les sectes, nous Te prions
9- Pour ceux qui s’adonnent aveuglément à la magie, au spiritisme, à la divination ou à d’autres pratiques occultes, nous Te prions
10- Pour tous ceux qui sont dans l’épreuve de la Foi et se sentent privés de Dieu, nous Te prions
11- Pour les enfants abandonnés ou martyrisé, pour les enfants mal aimés ou orphelins, nous Te prions
12- Pour les familles et les couples déchirés, nous Te prions
13- Pour ceux qui ne trouvent pas de travail et ne peuvent subvenir à leurs besoins, nous Te prions
14- Pour les femmes qui sont tentées par l’avortement ou qui l’ont déjà vécu, nous Te prions
15- Pour les paralysés et tous ceux qui souffrent d’un handicap physique, nous Te prions
16- Pour les accidentés de la route et du travail, nous Te prions
17- Pour les handicapés mentaux et tous ceux qui souffrent d’une maladie génétique, nous Te prions
18- Pour les malades des hôpitaux psychiatriques et tous ceux qui ont été blessé dans leur être le plus profond, nous Te prions
19- Pour les agonisants et tous ceux qui s’apprêtent à rejoindre la Maison du Père, nous Te prions
20- Pour tous ceux qui souffrent d’une terrible solitude et sont tentés par le désespoir et le suicide, nous Te prions
- De l’évangile selon St Luc: (22, 43-46) Alors lui apparut, venant du ciel, un ange qui le réconfortait. Entré en agonie, il priait de façon plus instante, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre. Se relevant de sa prière, il vint vers les disciples qu’il trouva endormis de tristesse, et il leur dit : « Qu’avez-vous à dormir ? Relevez-vous et priez, pour ne pas entrer en tentation ».
De St Jean Paul II : Ce n’était pas encore la Passion sanglante, mais déjà un avant-goût, bien que l’Apôtre ait relevé un détail significatif : du sang suintant du front du Christ.
Saint Bernard de Clairvaux méditant sur l’agonie de Jésus écrivait ceci :
« II se mit à prier, et, reprenant trois fois la même prière, il entra en agonie. Et alors on le vit, s’il est permis de parler ainsi, pleurer non seulement de ses yeux mais comme de tous les membres de son corps, afin de purifier par ses larmes son corps tout entier : l’Eglise !
Frères, les larmes du Christ font naître en moi la honte et la douleur. Je m’amusais, moi, sur la place publique… Que vais-je faire alors ? Continuer à me livrer à mes jeux ? Me moquer de ses larmes ? Oui, si je suis un insensé vide d’esprit, je ne me mettrai point à sa suite et ne mêlerai point mes larmes aux siennes. Le Fils-de Dieu compatit à nos maux, et il pleure ; et toi, ô homme, qui en es atteint, tu rirais ?
Quelle pluie de larmes suffira pour arroser la stérilité de mon âme ? Par quelles larmes vais-je irriguer la terre stérile de ma vigne ? Tous ses sarments se sont desséchés à cause de l’aridité ; ils dépérissent sans fruit, faute d’humidité. Jésus miséricordieux, tu en es témoin : que les fagots de ces sarments se consument chaque jour au feu de mon cœur broyé, en sacrifice pour toi !
A présent, je trouve dans la pensée de mes maux et dans le souvenir des larmes de mon Dieu, un très ample motif de réfléchir aux voies que je suis et de tourner mes pas vers ses commandements.
- St Bernard nous rappelle qu’à travers cette sueur de sang, il pleure de tout son corps et que par les larmes de son corps il purifie son corps tout entier : l’Eglise !
Prions pour l’Eglise, pour notre Pape François et tous ceux qui la gouvernent, pour nos évêques et en ce jeudi Saint confions tout particulièrement tous nos frères prêtres au Cœur de Jésus afin qu’ils soient tous renouvelés dans la grâce de leur sacerdoce. Demandons à la Vierge Marie de les conduire au Cœur Miséricordieux de Jésus.
Offrons-leur le cadeau de notre prière en ce jeudi saint car ils en ont besoin pour tenir bon.
- « Le sacerdoce, c’est l’Amour du Cœur de Jésus » disait le Saint Curé d’Ars.
Un autre saint, prêtre, né dans notre diocèse, a particulièrement aussi centré sa vie sacerdotale sur l’amour du Cœur de Jésus : St Jean Eudes représenté à gauche sur cette mosaïque
Ecoutons-le : « Ô Prêtres, (…) Vous êtes les yeux, la bouche, la langue et le cœur de l’Église de Jésus : ou, pour mieux dire, Vous êtes les yeux, la bouche, la langue et le cœur de ce même Jésus. Vous êtes ses Yeux : car c’est par Vous que ce bon Pasteur veille continuellement sur Son troupeau ; c’est par Vous qu’Il l’éclaire et qu’Il le conduit ; c’est par Vous qu’Il pleure celles d’entre ses brebis qui sont entre les griffes du loup infernal. Vous êtes sa Bouche et sa Langue : car c’est par Vous qu’Il parle aux hommes, et qu’Il continue à leur annoncer la même Parole et le même Évangile qu’Il leur a prêché par Lui-même, lorsqu’Il était sur la terre. Vous êtes son Cœur : car c’est par Vous qu’Il donne la vraie Vie, la Vie de grâce en la terre et la vie de gloire au Ciel, à tous les véritables membres de son Corps. »
Offrons un moment de notre veille ce soir pour que se multiplient les vocations sacerdotales dont l’Eglise a besoin en particulier dans notre pays. Pour que des jeunes répondent généreusement à cet appel d’être pour aujourd’hui, « les yeux, la bouche la langue et le cœur du Christ » au cœur de l’Eglise.
- Récitons cette belle prière de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus, elle aussi grande amante du Sacré Cœur de Jésus, entrée à 15 ans au Carmel dit-elle : « pour sauver les âmes et surtout afin de prier pour les prêtres »
« Ô Jésus, Eternel souverain Prêtre, gardez vos prêtres sous la protection de votre Sacré-Cœur, où personne ne peut leur faire de mal. Gardez sans tache leurs mains consacrées, qui touchent chaque jour votre Corps sacré. Gardez pures leurs lèvres, qui sont empourprées de votre Précieux Sang. Gardez pur et détaché leur cœur, qui est marqué du sceau sublime de votre glorieux Sacerdoce. Faites-les grandir dans l’amour et la fidélité envers Vous ; protégez-les de la contamination de l’esprit du monde. Donnez-leur avec le pouvoir de changer le pain et le vin, le pouvoir de changer les cœurs. Bénissez leurs travaux par des fruits abondants, donnez-leur un jour la couronne de la Vie éternelle. Ainsi soit-il. »
- De Ste Marguerite Marie : « La Sacré Cœur veut des âmes réparatrices qui lui rendent amour pour amour, et qui demandent très humblement pardon à Dieu de toutes les injures qui lui sont faites. » Réparer, ce n’est pas poser un choix mortifère ni s’exiger une punition pour le mal commis. Non, réparer, c’est aimer plus ou désirer aimer mieux. Ce n’est pas la souffrance en soi qui sauve et répare, c’est l’amour offert au cœur de la souffrance. « L’amour couvre une multitude d’offenses » disait la petite Thérèse.
S’il en est une qui a bien compris cet appel de Jésus avant même qu’il ne le rappelle par la bouche de Ste Marguerite Marie, c’est Marie Madeleine. La grande pécheresse pardonnée qui, en réponse, va passer sa vie entière à rendre amour pour amour.
Ecoutons Ste Marguerite Marie parler à ses sœurs de Ste Marie Madeleine qu’elle affectionnait particulièrement :
« Il nous faut, mes très aimées Sœurs, imiter sainte Madeleine en cette sorte : (…) Elle s’alla cacher au désert de Sainte-Baume ; de même, il nous faut souvent retirer dans le désert de notre cœur, pour en chasser les bêtes venimeuses, qui sont notre amour-propre, et nos passions et mauvaises inclinations. Il y a en ce désert une très haute montagne où cette sainte monta ; de même il nous faut monter sur la montagne (…) passer par les basses vallées de l’humilité et humiliation. Il y a une grotte où la sainte se retirait ; la plaie du sacré Côté de Notre-Seigneur Jésus-Christ sera la nôtre. Il y avait dans cette grotte une pierre où elle se reposait ; le Sacré Cœur sera le lieu de notre repos. Et, comme il y a une source d’eau qui coule continuellement, il faut que l’eau de la grâce découle sans cesse dans nos âmes, de cette source des eaux vives du sacré Cœur de Jésus. Et comme ce lieu se nomme « Sainte-Baume, » il faut que le saint amour soit le baume précieux qui répande sa bonne odeur sur tout ce que nous venons de dire. »
Dans le silence et en communion avec ces saints qui nous ont accompagnés ce soir dans notre adoration, poursuivons notre prière silencieuse, en nous tenant ce soir comme l’a fait St Jean au plus près du Cœur de Jésus.